Modèles médical et social du bégaiement : un regard qui change ? -Collque APB 2025 – GRATUIT

🔎 Le regard sur le bégaiement évolue : entre médical, social… et au-delà !
Longtemps, la prise en charge a été dominée par le modèle médical, focalisé sur la réduction des symptômes et le rétablissement de la fluence. À l’inverse, le modèle social a mis en avant l’importance de l’environnement et de l’acceptation de la diversité des modes de parole.
⚖️ Mais ces deux approches, si elles sont appliquées de manière rigide, peuvent créer frustration ou culpabilité tant chez les patients que chez les thérapeutes.
Pour dépasser cette opposition, la philosophe Elizabeth Barnes (2016) a proposé le modèle à valeur neutre : le handicap — et ici le bégaiement — n’est ni bon ni mauvais en soi. Il peut être vécu comme limitant dans certains contextes mais valorisé ou neutre dans d’autres. Cette approche prône la flexibilité et le respect des choix de chacun, qu’il s’agisse de rechercher plus de fluence, d’aller vers plus d’acceptation, ou les deux.
✨ Aujourd’hui, cette vision inspire l’évolution des programmes Camperdown et 2G2A qui s’éloignent de l’objectif unique de suppression du bégaiement pour accompagner la diversité des besoins et des aspirations des personnes qui bégaient.
L’échelle de sévérité a été abandonnée, au profit d’échelles de communication, de spontanéité…
Dans ce contexte, les objectifs thérapeutiques ont également évolué.
Chez les scolaires, adolescents et adultes, un certain consensus émerge, privilégiant la désensibilisation, l’acceptation et un éventuel travail moteur — toujours au choix du patient.
👶 En revanche, les objectifs pour les enfants d’âge préscolaire font davantage débat :
- Certains cliniciens privilégient une approche médicale, misant sur la plasticité cérébrale pour favoriser la récupération de la fluence, y compris dans les cas de bégaiement considéré comme persistant.
• D’autres prônent un accompagnement centré sur le développement de la confiance et la création d’un environnement de communication positif, sans viser nécessairement la disparition du bégaiement.
💡 Au cœur de toutes ces évolutions, un principe fondamental s’impose :
👉 le respect des choix et des priorités du patient, et la nécessité pour le thérapeute de faire preuve d’une grande flexibilité, en sachant naviguer avec justesse, souplesse et bienveillance entre les différents modèles, selon les besoins et aspirations de chacun
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